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Endophtalmie endogène: une série de cas

L’endophtalmie endogène bactérienne se définit par une atteinte oculaire secondaire à une septicémie disséminée, elle demeure un challenge diagnostique et thérapeutique. Il s’agit d’une infection sévère tant sur le plan vital que visuel. Son diagnostic est souvent retardé. Son traitement   est difficile et imparfaitement codifié.

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive, menée dans notre structure de janvier 2016 à décembre 2021. On a inclus tous les patients hospitalisés pour endophtalmie endogène confirmé par un examen microbiologique. Les critères d’exclusions étaient les malades admis pour une endophtalmie exogène ou sans confirmation microbiologique.  

Sur une durée de 05 ans, 450 malades ont été admis pour endophtalmie, dont 8 étaient des endophtalmies endogènes soit 2% des cas. L’âge moyen de nos malades était de 65 ans et le sexe ratio était de 1.5. 

Sur les 8 malades, deux présentaient une endocardite infectieuse, deux ont bénéficié d’une chirurgie viscérale, un malade avait un érysipèle, deux malades présentaient un abcès un abcès (prostatique et hépatique), et une malade avait une septicémie à staphylocoque.

Le diabète était retrouvé chez 98 % des malades, 50 % des patients étaient porteurs de cardiopathie.

Six patients ont présenté des douleurs oculaires insomniantes. Sur le plan général tous nos patients avaient une asthénie avec une fièvre. L’examen clinique avait retrouvé une acuité visuelle inférieure à compte les doigts chez tous nos patients, une hypertonie oculaire chez 40% des cas, une hyperhémie conjonctivale chez 90% des malades, un œdème de cornée chez 25% des patients et une réaction de la chambre antérieure dans 75% des cas.

Au bilan paraclinique, L’échographie oculaire avait montré une organisation intravitréenne. Le prélèvement du vitré était positive dans 45 % des cas, avec isolement de bactéries gram positives (staphylocoque aureus dans 60% des cas).

Tous les malades ont bénéficié d’un bilan inflammatoire et infectieux. Une échographie cardiaque était réalisée chez 5 malades. L’échographie et la tomodensitométrie abdomino-pelvienne étaient réalisées chez 4 malades.

Tous les malades ont bénéficié d’injections intravitriennes d’antibiotiques à base de vancomycine(1mg/0.1ml) et de ceftazidime(2mg/0.1ml) associée à de la dexaméthasone (400µg) lors de la 3éme IVT, d’une bi-antibiothérapie par voie générale, ainsi que d’un traitement étiologique.

L’endophtalmie bactérienne endogène est une infection intraoculaire bactérienne par voie hématogène.

Elle est moins fréquente que l’endophtalmie exogène ( 2 à 6 %des endophtalmies). Dans la majorité des cas, elle survient chez des patients présentant un terrain prédisposant (immunodépression, diabète, cardiopathies, cancer. . .) ou dans un contexte d’infection généralisée. Elle passe souvent au second plan ce qui explique son mauvais pronostic anatomique et fonctionnel.

L’endophtalmie endogène constitue un challenge diagnostique tant sur le plan oculaire que sur le plan général, qui engage le pronostic vital du patient. Une prise en charge diagnostique et un traitement précoce et adaptée seront nécessaires afin d’éviter des complications oculaires et générales.